jeudi 20 mars 2008

Si Satan devait choisir une langue...

... Je crois bien qu'il jetterait son dévolu sur la langue démoniaque qu'est le chinois.

J'ai l'impression d'être prise dans un cercle vicieux qui n'a de cesse de me désemparer.
Aussitôt que je maîtrise à peu près une flopée de mots, une autre tournée s'incruste dans mon cerveau.
Vous me direz que c'est ainsi dans toutes les langues, seulement le chinois n'a rien de comparable.

Si je retiens facilement la signification des mots, il m'est déjà plus difficile de les prononcer correctement à cause des tons. Le chinois est une langue concise, saccadée, hachée, ferme.
Reconnaître ces mots sous la forme de sinogrammes requiert l'utilisation d'une zone de mon cerveau qui semble s'être endormie.
Et quand il s'agit de les écrire, c'est quasiment mission impossible. J'ai beau les recopier un nombre incalculable de fois, rien n'y fait, ma mémoire me fait toujours défaut. Même lorsque ma concentration est à son apogée, que ma main se crispe sur la mine de mon crayon menaçant de se rompre, tout ce qui résulte de cet effort incommensurable s'apparente à un gribouillis malheureux.

Alors je deviens paranoïaque, je capte la moindre occasion de retenir l'un de ces satanés mots.
Dans la rue, dans le bus, au restaurant... Partout.
Les sinogrammes ne m'apparaissent plus dans leur intégralité instantanément. Je m'efforce de repérer le premier trait qui compose ce caractère, puis le second, et ainsi de suite. L'ordre des traits défile alors mentalement, le caractère s'exécute minutieusement.

Je résouds alors l'énigme, insoluble quelques minutes plus tôt, et un sourire bête se dessine vaguement sur mes lèvres.

Aucun commentaire: