mercredi 13 février 2008

Une langue maternelle... Oui mais laquelle?

Hadrien me dit que le vietnamien est pour lui impraticable, qu'il ne distingue aucun mot et que cette langue se resume a un flot incessant de sons obscurs.

Il m'arrive souvent d'avoir ce sentiment, surtout quand un accent vient troubler l'effort de concentration immense qu'il me faut procurer.
Parler vietnamien n'a rien de commun avec les autres langues que je pratique. Tandis que je pars de rien avec les autres langues, il me faut plonger dans mes souvenirs pour derober un mot vietnamien.

Il s'agit davantage de me rememorer, pas seulement des mots, mais du contexte dans lequel mon pere ou ma mere avaient prononce ces paroles. Vient ensuite le souci de prononcer correctement et la, je revois tous ces visages epelant differemment un meme mot selon qu'il est enonce au nord, au centre ou au sud du pays.
Je n'ai pas vraiment le choix, c'est l'accent du nord, l'officiel, qui m'a ete transmis et qui m'est le plus agreable a l'oreille.

La part de ce qui releve de "l'inne" et celle de ce que j'ai acquis en venant ici s'entremele malgre moi.

Je comprends alors mieux le sens des mots de Nathalie Sarraute.
J'ai beau etre etourdie, ma memoire ne cessera jamais de me surprendre.

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