dimanche 13 avril 2008

La mécanique de l'épuisement

Affectée par les nuits d'insommnie qui ont peuplé ton enfance, tu t'efforces depuis toujours à remplir tes journées de la manière la plus exhaustive possible, afin que le sommeil te gagne immédiatement quand ta tête s'enfonce dans l'oreiller.
Petite, tu imaginais des formes dans le noir, te demandais de quoi ton avenir serait fait, d'où tu venais.

A présent, cette course effrénée vers l'excitation, le vacarme, l'action, la vie... Vient curer une autre faille: l'absence des êtres qui te sont chers. Tu combles le manque, te plonges dans une irréalité délicieuse afin d'éloigner leur spectre qui ont la faculté de te décimer à ton insu.

Tu ignores si cette angoisse ira en grandissant avec l'âge.
Tu souhaites juste qu'un jour, tu puisses profiter du moment en lui-même, sans lui attacher de fonction souterraine.

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